Picto-Occitanie

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projet "compostelle"

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Démarche de valorisation des tronçons de Saint Jacques de Compostelle inscrits à l'UNESCO

Afin d'établir la valeur paysagère le long de certains tronçons du chemin de saint-jacques de Compostelle, une méthodologie a été mise en place, sur la base des travaux menés en 2004 par "Alisé Geomatique" dans la cadre d'une étude de la ligne touristique du train jaune.

Celle ci s'attache à évaluer sur le temps d'un trajet moyen (vitesse de 4km/h) et à hauteur d'homme le nombre de points à voir qui seront perçus et la durée pendant laquelle ils sont visibles.

Ce travail a été réalisé en partenariat par la DREAL et la DRAC

Contexte

 

Le chemin de Saint-Jacques de Compostelle compte 7 tronçons de la voie dite "du Puy" inscrits au titre de l'UNESCO.

Une zone tampon a été définie de part et d'autre du linéaire des tronçons inscrits. Cette zone n'a pas vocation à créer des servitudes ou des contraintes pour le propriétaires. Elle a plutôt vocation à faire prendre conscience aux porteurs de projets des enjeux locaux et des risques d'altération de la valeur patrimoniale (au sens "biens UNESCO").

L'identification de cette zone doit conduire les acteurs locaux à proposer des actions spécifiques de valorisation et de préservation de la qualité paysagère des abords.

 

Une telle identification requiert une pluralité de critères : paysage, architecture, biodiversité, culture, activités humaines, tourisme...).

 

 

Difficulté – Problématisation

 

La principale difficulté réside dans la caractérisation la plus objective possible des paysages. Pour cela, trois critères ont été retenus :

1er critère : La prégnance du paysage (la perception dynamique d'un paysage)

 

Pour définir la valeur d'un paysage le long d'un chemin il est indispensable d'en déterminer sa pregnace, c'est à dire le temps pendant lequel il est visible du point de vue de l'observateur (en mouvement).

Pour obtenir un tel résultat, il faut établir ce qui est visible depuis le chemin en fréquence (visible/non visible) et en durée (temps de visibilité) à partir de critères préalablement définis (Voir Annexe).

L'hypothèse retenue doit conduire à déterminer ce que voit le marcheur lorsqu'il parcourt le chemin à une vitesse constante de 4km/h.

Les résultats de cette première analyse doivent ensuite être qualifiés en fonction du degré d'importance de ce qui est vu et de la contribution de ces éléments à la "valeur universelle exceptionnelle" (VUE) du bien UNESCO. (http://whc.unesco.org/fr/criteres/)

 

 

2ème critère : La prise en compte des divers patrimoines

 

Les tronçons du chemin de Saint-Jacques de Compostelle ne se limitent pas à un linéaire, ils comportent des monuments inscrits au bien UNESCO Saint-Jacques de Compostelle ayant la même valeur. Ces éléments bâtis ne se situent pas tous le long du chemin, il est donc nécessaire de les intégrer dans une zone de sensibilité paysagère et architecturale plus large, afin d'en préserver l'approche et d'en assurer leur protection et valorisation.

 

Par ailleurs, certains objets ou paysages bénéficient d'une protection générant une servitude d'utilité publique (site inscrit, site classé, monument historique...). L'aire d'influence de ces constructions et paysages, mérite d'être intégrée au sein de la zone tampon du chemin chaque fois que cela est possible.

Enfin, d'autres objets architecturaux et paysages ne font pas l'objet d'une protection réglementaire mais sont porteurs de symboles pour les habitants, les pélerins, les touristes (biens jacquaires, patrimoine vernaculaire, "petit patrimoine", ...). Ces objets répondent à la définition de la convention européenne du paysage qui définit l'importance d'un paysage tel que perçu par les populations. Après avoir fait l'objet d'un inventaire caractérisant leurt qualité ou importance, ils méritent eux aussi d'être identifiés précisément et inclus dans cette zone tampon.

 

 

Méthodologie

 

Pour définir la valeur d’un paysage le long d’un chemin, il est essentiel de pouvoir en déterminer sa prégnance (sa durée de visibilité). Pour cette approche, une cartographie dynamique peut être envisagée à une échelle de territoire réduite afin de pouvoir discerner les objets, végétaux et les principales lignes de force.

 

L’échelle de perception humaine s’altérant au-delà de 3 km, l’analyse sur la visibilité depuis le linéaire du chemin sera volontairement limitée à cette distance.

La méthodologie proposée s’appuie sur la perception du paysage de manière dynamique. Cela consiste à montrer ce qui est vu depuis le chemin en fréquence (visible ou non visible) et en durée (temps de visibilité) à partir de critères définis en amont. L’hypothèse retenue dans ce cas doit conduire à déterminer ce que voit le marcheur lorsqu’il parcourt le chemin à une vitesse de 4km/h (quel que soit le sens de parcours).

Le principe est de déterminer les zones vues depuis le linéaire en tirant des segments de droite entre l'ensemble des points disposés à la surface du paysage (tous les 25 mètres sur le chemin) et l'œil de l'observateur (soit à une hauteur de 1.5 mètre du sol).

Si le segment de droite n'est pas interrompu par un obstacle on considère le point " à voir " comme " vu ".

En déterminant pour chaque point du paysage (point de vue) le nombre de "points à voir" perçu, la fréquence de visibilité est déterminée comme le montre le croquis ci-dessous.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Fig 1- Modélisation de la visibilité dans un SIG - (Source : Lagacherie, Blochere, Robbez Masson, 99).

 

Le calcul de visibilité est donc réalisé à partir de 3 composantes :

- les points de visibilités,

- le M.N.T,

- la représentation numérique de l'altitude et les obstacles à la visibilité (ici par défaut les bâtiments, la couche végétation n’étant pas disponible).

 

1- Les points de visibilités ou point à voir :

 

Pour le calcul de visibilité en fréquence, l'itinéraire est transformé en une succession de points (points à voir). Ce pas est fixé à 25 mètres en correspondance avec la résolution du MNT utilisé.

 

2- Le M.N.T :

 

Le M.N.T est extrait de la B.D. Alti avec le choix d’un pas de 25 m entre chaque point fourni par l'IGN et disponible sur la totalité du territoire. Il offre une précision relative du relief, variant entre ± 2 et 6 m selon la complexité du relief du territoire considéré.

 

3- Les obstacles à la visibilité (bâti) :

 

Les bâtiments sont des obstacles à la visibilité, ils ont été intégrés au MNT BDAlti. Les bâtiments pris en compte sont ceux fournis par l'IGN dans la BDTopo (Base de données géographique nationale recensant les éléments du terrain).